Ceci est le titre d’un livre, mais aussi de ma critique. Ce que j’appelle oubli est vite oublié, en effet. Certes, le lecteur est tenu par l’histoire. Ce fait dramatique — un clochard battu à mort par des vigiles — nous scandalise, mais c’est tout ce qu’il fait. Fallait-il un roman pour cela ? Il suffit de lire la presse pour être outré chaque jour.
Tout le roman, issu d’un fait divers nous dit-on, ne comporte comme ponctuation que des virgules. Le livre tient en 67 pages (on n’en décompte qu’une grosse cinquantaine). Cela rend la lecture difficile, lourde. On oublie vite les propos précédents. Aucun souffle, aucune structure. Si c’était l’idée de l’auteur, il a réussi à nous faire oublier son histoire. Mais ce n’est pas ce qu’on demande à un roman : il faut qu’il reste gravé quelque part dans un coin de notre cerveau.
Nul doute que si l'auteur avait été un obscure scribouillard, encore à l'étape "envoie manuscrits", le livre n'aurait jamais vu le jour. Mais là, il s'agit d'un auteur connu et reconnu : on s'est donc empressé d'encenser le bouquin. Pas moi. J'aime trop la littérature pour conseiller pareil traiter.
Ce que j’appelle oubli, si vous avez 7€ de trop à la fin du mois à dépenser. Appeler « roman » un manuscrit de 67 pages est peut-être un peu s’avancer. Au mieux, c’est une longue nouvelle. Une nouvelle qui gagne à être vite archivée pour passer à autre chose. Mais chacun ses goûts : si vous avez lu et aimé, je suis curieuse de connaître votre avis !